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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 19:05

 

Bon, alors, le Gédéon a fait sa petite revue de presse, comme ça lui prend parfois. De presse aéronautique, bien sûr, pas de celle qui réinvente la vie de nos stars ou relaie les communiqués du Palais.

 

Et alors bon, il a observé, Biyanvrac, que ces temps-ci un truc est à la mode, que tous les magazines ou presque sont allés voler dessus : le WT-9 Dynamic turbo. Bien sûr, il ne s’agit que d’un flot de louanges, une « battle », comme disent les djeunz que tu vois bien que le Gédéon est pas si décalé que tu le crois,  une « battle », donc, de léchage de bottes de la machine et de son distributeur. Biyanvrac ira pas jusqu’à entretenir l’idée selon laquelle le but d’un magazine est d’appâter les annonceurs, non, pas de ça chez lui, que du reste cette idée s’entretient très bien d’elle-même, merci. Surtout quand le magazine en question prend la peine de te rappeler que la structure qui distribue ça a déjà vendu plus de 100 ASH 25 et 30 à 300 000 € le bout…

 

Ce qui le peine, le Gédéon, est que cette machine-là est un « LSA à la française ». Bon, très bien, et alors ? Et alors, que ce truc-là, c’est une invention bureaucratique pour permettre aux LSA américains de voler sous nos cieux autrement que sous laisser-passer. Qu’en France, n’est-ce-pas, on sait mieux que tout le monde, donc plutôt que de dire « ok, c’est certifié dans son pays, donc ça doit pouvoir voler en France sans souci, welcome, benvenuto, marhaba, tout ça », non, on invente tout un tas de règles et de conditions en plus, en moins, bref, plus grand chose à voir avec le LSA d’origine. Soit dit en passant, on nous disait, depuis dix ans, que ce marché allait exploser. Or il n’explosa point, puisque moins de 2000 avions ont été vendus sous ce régime en 6 ans dans ce pays qui compte plus de 300 000 pilotes privés… ce que l’on appelle, commercialement, un fiasco, que dit Biyanvrac. Et c’est la raison pour laquelle les constructeurs, majoritairement originaires de l’ancienne Union Soviétique, ont fait pression et continuent d’œuvrer pour que leurs produits puissent voler légalement sous d’autres cieux…

 

Mais on s’égare, on se perd… que là où il veut en venir, le tordu, c’est que, depuis des années, cette chose-là était un ULM. D’ailleurs « Volez ! » semble être bloqué sur cette idée, vu que ce même Dynamic turbo y est présenté comme un ULM, ce qui pour une machine de 350 kg équipée d’un 914 serait une sorte de première. En tous cas, assumée comme tel. En passant, le Gédéon note que ce seul turbo de chez Rotax pèserait près de 50 kg, vu que la seule adjonction de cet appendice fait grimper la balance d’autant, mais bon, hein, ne soyons pas mauvaise langue…

 

Donc, bon, sauf « Volez ! » qui s’est un peu perdu en route, les autres se réjouissent de ce que, enfin, cet avion soit un avion, et non plus un ULM. Et tant mieux ! Biyanvrac t’a déjà expliqué depuis des années, toi qui suis son blog, en quoi le LSA et autre ELA mettrait de l’ordre dans le grand bazar des « ULM » haut de gamme, qui ne le sont que par le prix et la masse à vide, vu que, côté utilisation, tourner en rond autour de son terrain avec 18 litres à bord, c’est plutôt bas de gamme, côté pratique… le Gédéon, lui, il fait ça très bien avec son merdier à 1000 €, merci. Que là non, avec, enfin, 600 kg au décollage, on peut, en restant toutefois verticalement diminué et gastronomiquement ascétique, enfin, décoller avec les pleins de carburant. Bien, bien, tant mieux, encore une fois.

 

Avant que tu ne comprennes où le Gédéon veut en venir, toi qui es déjà perdu, revenons un peu sur l’histoire.

 

Au début était l’aviation. On ne se posait pas tellement la question de savoir si c’était légal, autorisé, permis, certifié ou quoi que ce soit, non. On bricolait son truc chez soi et on allait voler avec… Tenter de, pour être précis. Puis, l’Etat régalien, celui qui veut faire ton bonheur malgré toi, est venu mettre son nez là-dedans et c’était le début de la fin. Qu’on certifie des machins destinées à transporter des touristes, Biyanvrac n’est pas contre, à condition que ce soit l’Etat qui y veille et non pas le constructeur lui-même. On en est donc loin. Mais que, s’agissant de machins de prolos destinés à tourner en rond, dans un rayon plus ou moins important, autour du terrain d’attache, il a déjà été démontré moult fois que ça ne sert à rien. La preuve par l’ULM, dont on a dit que ça réinvente l’aviation. Et c’est rigoureusement exact. Au-delà des aspects techniques, les pionniers de l’aviation étaient des ULMistes, au sens réglementaire : auto-responsables !

 

Mais, lorsque l’ULM s’est développé, la presse d’aviation noble, celle qui a besoin qu’on la lui tienne pour viser droit, a non seulement ignoré cette chose, mais encore, a déversé son flot de critiques : « c’est tout pourri, c’est la honte de l’aviation, ces beatniks sont mal formés, font n’importe quoi, leurs machines sont bricolées au fond du hangar et tout ça. » Enfin, pas tous et pas tout de suite, mais sommairement. Par exemple, le magazine « Pilote Privé » fut le premier à parler d’ULM sous toutes ses formes et même, avant cela, de deltaplane, que le fondateur et dirigeant de l’époque, Alain-Yves Berger, fut le premier à nommer ça du « vol libre », définition qui a été reprise dans le monde entier et qui donna, avec son accord et sur ses conseils, le premier magazine éponyme ! Depuis, ce mag a changé de mains, se nomme « Aviation et Pilote », cause avec déférence de ce qu’il se passe dans les grandes compagnies et teste, donc, ce truc turbo. Enfin, teste : un petit vol vite fait, juste histoire de constater, en s’en réjouissant, que c’est bien beau, bien équipé d’écrans, de pilote automatique, de cuir, de train rentrant, de tout ça qui fait que c’est avion qui plaît, puisque c’est un machin que tu t’assois dedans pour le regarder voler, en croisant les Spoutniks tellement que tu voles haut. Tu vas pas en plus vouloir admirer le paysage, non, c’est pas fait pour, que de toutes façons, vers le bas, y’a rien que des ailes tout plein.

 

Dans « Aviasport », on est dans le même ordre, sous la plume, toutefois, du Chabbert, ce qui rend la lecture un peu plus digeste à un Biyanvrac qui aimerait savoir écrire et qui, à défaut, se contente de réfléchir.

 

Mais alors, bon, pas un seul qui rappelle que si ce formidable avion existe, que le Gédéon admet l’idée que c’est formidable si on aime faire du simulateur volant plutôt que de piloter un aérodyne, pas un seul, donc, qui rappelle que si ce truc existe c’est grâce à l’ULM. Grâce aux facilités réglementaires que cette presse a tant conchié pendant des années, voire combattu, que les fabricants ont pu explorer des pistes, chercher tous azimuts, alléger, consolider, tester des moteurs alternatifs, améliorer les performances. Dans leur système où le mec qui dit bonjour à celui qui demandera à un autre de regarder s’il est temps de changer les bougies doit lui-même être titulaire de la qualif qui va bien, leur Dynamic turbo n’existerait pas. Et n’existe pas, d’ailleurs, fin de la discussion.

 

Qu’ils oublient de le rappeler, le Gédéon s’en fout. Mais que jamais, nulle part, sur aucune ligne, ils ne reconnaissent que, pendant les années où ils militaient contre nous, ils se sont fourvoyés, Biyanvrac trouve que c’est persister dans l’erreur. Et c’est assumé et pas fini, d’ailleurs, qu’ils n’hésitent pas à regretter, dans leurs essais du WT-9, que l’avionnique ne soit pas certifiée ou que le vol de nuit ne pas « pas encore », est-il carrément écrit, autorisé… alors, qui réinvente l’aviation, là ?

 

 

 

La seule bonne nouvelle est que ce LSA, comme déjà dit et expliqué, va enfin mettre de l’ordre, chacun restera à sa place et ces mags n’auront plus à se renier à aller voler sur nos méprisables ULM en se bouchant le nez, machines qu’ils consentent à regarder, toutefois, à la condition expresse et non négociable que ça ressemble à des avions…

 

Pendant ce temps-là, « Vol Moteur », qui fut le seul magazine à défendre becs et ongles l’ULM pendant des décennies, vient de choisir de ne plus causer de ce LSA maintenant qu’il existe, après nous avoir pris la tête avec pendant dix ans, alors qu’il n’existait pas…

 

Ainsi donc et pour conclure, tu comprends mieux, désormais, pourquoi la fédéplume achète des pages de pubs partout sauf dans ULMiste : ici, elle n’a nul besoin de porter la contradiction à des malfaisants ! Et tant mieux pour ses finances.

 

 

 

Billet publié dans ULMiste n°8 « mars-avril 2012 »

 

 

 

Edit. : Suite à la publication de cette chronique, il a été signalé au Gédéon que Bernard Chabbert a publiquement battu sa coulpe sur son forum (lien), le 14 novembre 2011 : « Pour ma part, j'avoue humblement avoir fait partie de la caste imbécile des "avionneurs" un tantinet méprisants quand les "ulmistes" se battaient pour exister puis se développer. » Expliquant ensuite qu’il s’est intéressé à l’ULM quand des raisons médicales le lui ont imposé… ce qui est tout de suite moins classe…

 

 

 

Par ailleurs, contrairement encore à ce que dit Biyanvrac, Vol Moteur n’a pas décidé de ne plus causer du LSA puisqu’un reportage est consacré à son salon annuel. Néanmoins, ça reste un magazine « 100% ULM »…

 

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Le trimestriel de la FFPlUM, fédération française d’ULM, a publié jusqu'en juin 2010 certains des billets gédéonesques. Ils sont signalés comme tels en bas de page, et mis en ligne après parution papier. Ceci ne vaut en aucun cas imprimatur pour les propos tenus ici.

Le Wiktionnaire cite Gédéon de Biyanvrac !

 

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